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Carnet de route
Ambiance hivernale dans le Mercantour
Le 22/09/2024 par Germain Pierre
C'est devenue une habitude maintenant que ce pèlerinage annuel du mois de septembre à la Cougourde, l'année dernière, nous avions gravi ce monolithe par l'arête sud-ouest et fait la traversée intégrale des arêtes (récit de la sortie) .
Cette année, nous avons jeté notre dévolu sur la Directe à la IV et ses 400m de grimpe en terrain d'aventure, le tout découpé en 12 longueurs.
Pour ne pas changer les bonnes habitudes prises depuis le début de la saison d'alpinisme de cette année, la météo nous joue des tours. En effet, celle-ci fait la girouette et chaque jour, chaque site, nous offre un résultat différent, ce qui est assez déroutant...
En tout cas, on est sûr de deux choses : ce sera froid et humide.
Dans ce contexte, nous partons le samedi à 6h direction le Mercantour, la nuit est douce et la montée au petit matin au refuge agréable.
Cependant, nous arrivons un peu tard au refuge pour espérer grimper directement à la Cougourde ce samedi, heureusement le gardien nous indique de nouvelles grandes voies en terrain d'aventure qui viennent d'être ouvertes à proximité du refuge.
Le nom de ces nouvelles voies laisse présager de leur qualité :
- nettoyage en cours
- impeccable
Après une courte marge d'approche, Lucie et Jean-Michel partent dans "nettoyage en cours" pendant que nous allons avec Pierre et Michael dans "l'impeccable".
Hélas, à la moitié de la première longueur, Pierre qui est en tête arrache la prise sur laquelle il avait posé sa protection, provoquant une chute d'environ 8 m.
Il se blessera à la main et ne pourra pas grimper ni le samedi ni le dimanche. 
Avec Michael nous grimpons de longueur puis redescendant pour accompagner pierre au refuge pendant que Lucie et Jean-Michel finissent leur voie.
La Cougourde semble saluer notre ténacité malgré une météo pour le moins retors en nous offrant quelques vues sur sa magnifique face ouest jusqu'alors cachée dans les nuages depuis cinq jours d'après le gardien.
Nous apercevons effectivement de la neige et des coulées d'eau, mais cela parait passer pour la voie que nous avons prévue.
Le lendemain, nous partons donc pour la directe à la 4 pendant que Pierre va se balader sur les beaux sentiers du Mercantour.
Nous commençons l'escalade à 9h30 une fois que je me suis rendu compte que j'ai oublié mes chaussons aux pieds des voies de la veille, l'escalade se fera donc confortablement dans mes baskets pour ma part : la chance ! 
On enchaîne en corde tendue les trois premières longueurs, mais Lucie et Jean-Michel décident de jeter l'éponge à la quatrième longueur pour pouvoir redescendre en rappel, car la suite ne le permet pas.
Avec Michael nous persévérons et le restant s'avérera moins humide bien que l'environnement soit des plus montagnards.
Pour ma part, les trois quarts de la grimpe se feront avec l'intégralité de mon équipement au chaud sous ma softshell, ma doudoune et ma Gore-Tex.
Lorsque l'on rejoint les dernières longueurs, la neige se fait de plus en plus présente et l'arête sommitale est carrément bien mixte, à tel point que nous avons du mal à trouver le relais de descente, car il était caché sous la neige.
De là commence les rappels en face sud sud-ouest puis le retour sur le sentier enneigé de la combe de la Cougourde.
Grosse ambiance dans cette face austère ce jour-là qui contraste bien avec le soleil et la grimpe en t-shirt de l'année dernière.
D'autres conditions, d'autres sensations et pourtant un même endroit...magique montagne...
PS: sur le retour, il ne me restait plus qu'à aller faire un relevé pour mon travail au passage à Nice de 21h à 23h : une journée bien remplie !!!
