Carnet de route

Un Agneau noir un peu trop blanc...
Le 21/07/2024 par Germain Pierre
Ce week-end comme pour le précédent, et celui d'avant...et celui d'encore avant...une sortie est prévu et comme pour le précédent, et celui d'avant...et celui d'encore avant...le mauvais temps est annoncé...là j'ai carrément demandé à chatGPT de me faire une synthèse de toutes les météos, sa réponse : ça va être l'hiver !
Cela commence à faire beaucoup !
On décide de quand même aller en montagne quitte à changer de plan comme il y a 15j au refuge du Sélé, direction le refuge du Glacier Blanc et son glacier éponyme.
Plusieurs options sont envisagées :
il fait grand beau et tout le monde est en forme -> Arête sud de la Pointe Louise.
Il fait beau et tout le monde va bien -> Arête sud du pic du glacier blanc.
il fait moyennement beau et on arrive à marcher -> Agneau noir par la voie normale
Il fait pourri et on a des courbatures de la veille -> joujou sur le glacier...
Bref on verra sur place...Alea jacta Est !
Arrive le jour J et la météo ayant déjà changé 7 fois en 7 jours on y va, ne sachant à quelle sauce on sera mangé. Espérons le pas trop piquante !
Le samedi est annoncé comme étant météorologiquement parfait donc pour maximiser les chances de faire un truc sympa du weekend on jette notre dévolu sur l' Aiguille Pierre Étienne : Graine de Cézanne une voie très sympa et accessible rapidement après être monté au refuge.
l'escalade est belle et le panorama fantastique, ça commence bien, pourvu que ça dure !
De retour au refuge, on prend les infos pour le lendemain et ça a encore changé.
il y a une chance de passer entre les gouttes ou de les prendre juste un peu au milieu.
On part donc sur l'agneau noir : arête sud et sa voie normale par le col de Monetier .
Réveil 3h qui pique et la météo a ENCORE changé ! il doit faire des averse jusqu'a 4-5h puis beau jusqu'a 12h. Ayant prévu le sommet vert 9h on est dans les clous, c'est parti !
Effectivement les averses sont bien là jusqu'à 5h mais on avance bien et on arrive à l'attaque de l'arête vers 8h00 avec le ciel bien dégagé, ça sent bon pour le sommet !
Lorsque l'on rejoint l'épaule au-dessus du col Tuckett menant au sommet, la vue de l'autre côté est beaucoup, beaucoup moins rassurante...
Je dit à Michael :"oula il faut se dépêcher car je pense que dans moins d'une demi heure on va être dans le nuage !", je fini ma phrase, regarde de l'autre coté le reste de l'équipe qui arrive, et là quand je me retourne il se met à grêler des billes depuis le bas avec un énorme vent...incroyable : 30min qui se sont transformées en 30sec !
On hésite à aller quand même jusqu'au sommet qui n'est plus qu'à 50m mais quand le piolet de Pierre décide d'entrer en communication avec les forces cosmique en vibrant bzzz bzzz bzzz...OK ON SE CASSE !!!
Durant la descente en rappel dans la précipitation et sous les précipitations on coince bien évidemment la corde et on fini par se retrouver sur le glacier sain et sauf pendant que tombe la neige, il fait bien bien froid...on est bien en hiver le 21 juillet, je hais les IA !
Le retour au refuge se fait dans une alternance de pluie/soleil comme pratiquement la totalité de la descente.
On aura fait un très beau samedi et un dimanche assez mitigé. C'est dans les temps difficiles que l'on apprend, que l'on forge des souvenirs et que l'on s'endurcit.
Ce weekend on aura bien appris encore une fois !