Carnet de route

L'aventure à la Cougourde dans le Mercantour
Le 01/10/2023 par Germain Pierre
Pour grimper en montagne à l'automne, rien de mieux que le Mercantour et la Cougourde !
La décision est prise de faire un bivouac sous la canine rocheuse au niveau du lac des Sagnes, qui ressemble plus a une flaque qu'a un lac dorénavant...
Les sac sont bien lourd quand nous quittons la voiture et les tentes de notre nuit à proximité du parking du Boréon. Mais la montée est belle et les stigmates de la tempête Alex parsèment celle-ci d'étonnements devant la puissance toujours ahurissante des éléments.
Nous nous déchargeons du matériel de bivouac au lac avec un réel soulagement avant d'attaquer le dernier raidillon vers la Cougourde qui nous attend toujours; stoïque.
Son rocher magnifique et prisu nous invite à de longue envolés verticale ceci est notamment narré par le premier ascensionniste de l'arête Sud-Ouest que nous avons gravi le samedi :
"L'architecture du rocher y est empreinte d'une véritable beauté en soi et il nous semble qu'une majesté imposante et belle se dégage des arc-boutants titanesques de ce sommet. Il y a, dans cette dominante de masse, des couleurs et des formes qui procurent une satisfaction artistique si originale que la pensée du poète vient naturellement excuser l'impression trop personnelle laissée par ce coin de montagne : Il est des choses que celui qui descend de là-haut ne sait pas redire."
Au Caire de Cougourda - Première ascension par la face Sud Ouest par Paul Jeannel de Thiersant, La Montagne, 1928, no215, p.311-315 : récit et itinéraire (avec schéma) de la 1re ascension de la face W des Cayres de Cougourde, en septembre 1927.
Point d'espadrilles ni de cordes en chanvre ou pitons pour nous mais des chaussons, des cordes récentes et deux spits par relais.
Les protections sont faciles à poser et de bonne qualité. le soleil est là, il fait beau et chaud on avance bien, tout est pour le mieux.
L'arête nous surprend quelque peu de par sa longueur et les souvenirs lointains et brumeux de mes ascensions précédentes sur cette montagne me disent que je n'avais jamais fait cette traversée intégrale des arêtes...que c'est beau !!!!
On monte, on redescend, on remonte, on rappel, on remonte encore... nous courrons sur les cimes et la croix finale au départ si lointaine se rapproche et dans un soulagement unanime nous l’atteignons enfin !
La "petite" journée du samedi à plus que rempli son quota !!
la descente par la voie normale est jolie et aérienne au début puis longue et caillouteuse par la suite. Les rencontre diverses et multiples avec nos amis les bouquetins égayent notre retour jusqu'au bivouac et le repos mérité.
Le levé au petit jour laisse entendre des tintements familiers à nos oreilles, en effet des grimpeurs sont déjà à pieds d’œuvre pour gravir la face encore ensommeillé.
nous nous activons et partons nous mêmes à l'assaut de la Directissime à la Cime III dans laquelle nous serons les seuls à jeter notre dévolu.
la grimpe est toujours jolie et plaisante mais notre levé apparemment un peu trop tardif et l'horaire avançant rapidement nous décidons de ne pas sortir en haut et de prendre le rappel après la 4e longueur dans la perspective d'une bonne bière en terrasse du refuge plutôt qu'un retour à 2h du matin chez nous...
Hélas le refuge est fermé mais le retour se fera sans encombre jusqu'à la maison.
Cougourde, nous reviendrons !